On résume pour vous toute l’actualité de l’assurance de ce mois en France.

  1. Fusions et acquisitions
  2. Partenariat 
  3. Produits  
  4. Marché
  5. Résultats financiers
  6. Négociations salariales et inflation

 

Fusions et acquisitions

Société Générale et l’achat de LeasePlan

Société Générale a obtenu l’autorisation de la CMA (Competition and Market Authority), autorité britannique de la concurrence, pour procéder à l’acquisition de LeasePlan par le biais de sa filiale ALD. Ce rapprochement entre les deux entreprises représenterait une flotte de 3,5 millions de véhicules.

Cette opération vaut 4,9 milliards d’euros mais ne sera possible qu’après l’accord de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne. Elle a pour objectif d’implanter un géant mondial de location de véhicules automobiles mais il reste encore des obstacles à franchir avant d’y parvenir.

 

CNP Assurances rachète CNP Consorcios et devient l’actionnaire d’Assuristance

CNP Assurances a finalisé l’acquisition de CNP Consorcios. Il s’agit de la première étape d’une série de rachats au Brésil.

CNP assurances poursuit sa stratégie de développement à l’international et finalise l’acquisition de CNP Consorcios. Ce rachat équivaut à 409M reals, soit 75 millions d’euros.

En effet, l’assurance annonçait en septembre le rachat de 100% des participations de Caixa Seguridade, son partenaire brésilien et d’Icatu Seguros dans cinq sociétés : CNP Seguros Participações, Previsul, Odonto Empresa, CNP Cap ainsi que CNP Consorcios. L’objectif est d’y commercialiser des produits de prévoyance-santé, de soins dentaires ou d’épargne. Toutefois, l’aval des autorités brésiliennes n’a pas encore été accordé pour finaliser ces acquisitions.

Selon le directeur général Stéphane Dedeyan, « La signature de ces accords permet à CNP Assurances, 3e assureur brésilien, d’accélérer son développement au Brésil en s’appuyant sur deux modèles de distribution : un partenariat exclusif de long terme avec son partenaire historique au Brésil Caixa Econômica Federal et de nouveaux relais de croissance en modèle ouvert avec ces acquisitions à 100% ».

Un autre actualité chez CNP Assurances concerne le rachat d’Assuristance suite à l’accord de l’ACPR pour en faire sa filiale. Cette opération est l’aboutissement d’un pacte d’associés conclu en 2012.

De fait, CNP devient l’actionnaire unique d’Assuristance qui était jusqu’alors détenue également par Swiss Life France à hauteur de 34%. Malgré la cession de ses parts, Swiss Life reste étroitement lié avec la holding Filassistance International et déclare un engament de continuité de leur partenariat. En réaction à cette nouvelle, Stéphane Dedeyan souligne que « l’assistance aux personnes et aux biens représente un maillon essentiel de notre offre pour proposer des solutions de protection inclusives à nos partenaires et clients ».

 

Partenariat

AG2R La Mondiale s’allie à la MAIF

Le spécialiste de la protection sociale AG2R La Mondiale et l’assureur mutualiste Maif vont s’unir dans le but de procéder à des distributions croisées d’assurances de personnes et d’offres IARD.

Il n’y a pas encore eu d’accord officiel signé entre les deux entreprises mais les discussions ont bien avancé. Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie de diversification d’AG2R La Mondiale axée sur trois projets : l’union avec un opérateur en IARD (spécialiste ou généraliste), une alliance stratégique commerciale et l’acquisition d’une assurtech ou d’un néo-courtier en IARD.

 

Produits

La nouvelle plateforme automobile de Société Générale

Société Générale se diversifie et lance une nouvelle plateforme axée sur l’automobile. Cette plateforme a été créée en partenariat avec Reezocar, un site de vente de voitures. Par conséquent, Société Générale intervient dans différentes étapes du processus, notamment au niveau du financement et du contrat d’assurance du véhicule.

La plateforme résultant de ce partenariat sera disponible aux professionnels dès décembre.

 

Risques industriels : Generali France se développe

RiskCare, c’est le nom de la plateforme développée par Generali France, au côté d’Apave et Comforth Karoo, spécialistes dans la gestion des risques et de la transformation digitale.

L’objectif ? Maitriser et faciliter la gestion des risques industriels pour les divers parties prenantes, que ce soit les assureurs, les intermédiaires et les industriels.

La structure collaborative de RiskCare permet à toutes les parties prenantes d’intervenir afin de maitriser les risques et les prévenir. L’intelligence artificielle est au cœur de cet outil.

RiskCare est l’objet d’une joint-venture et est placé sous la responsabilité de Marc Espieux, chargé de la prévention des risques industriels chez Generali France.

 

Nouveau produit européen pour Renault

Renault, par l’intermédiaire de sa filiale bancaire, crée une assurance automobile destinée au marché européen. Ce produit, c’est Mobilize Financial Services.

L’objectif de Renault est de parvenir à la vente de 3,6 millions de contrats d’ici 2030. Même si le géant automobile opère déjà en tant que courtier en assurance pour des produits blancs, ce nouveau produit apporte une plus-value puisqu’il sera associé à un partenaire assureur dans chaque pays où celui-ci sera commercialisé.

Renault lancera son nouveau produit Mobilize Financial Services en septembre 2023 en France et poursuivra son développement en Italie et Allemagne.

 

Nouveau PER bancaire sur le marché

Ce lancement sonne comme un renouveau sur le marché des PER jusqu’à présent gérés par des sociétés d’assurance. Dans ce cas-ci, c’est un PER compte-titres, développé par Inter Invest, qui voit le jour.

Ce nouveau produit, appelé « Mon PER », est 100% digital et modulable. Plus précisément, le client peut choisir l’option qui lui correspond le mieux entre la gestion libre et autonome, la gestion pilotée ou bien une combinaison de la précédente avec une gestion conseillée.

« Mon PER » est entièrement géré et maitrisé par Inter Invest, société spécialisée entre autre en conseil en capital-investissement. De ce fait, les frais de gestion sont bas et par conséquent attractifs.

Outre les frais avantageux, ce nouveau PER permettra aux clients d’avoir plus de choix en matière de supports et offrira une meilleur fiscalité en cas de succession.

 

La Macif et sa complémentaire santé

La mutuelle la Macif souhaite rester compétitive dans un contexte économique tendu, c’est pourquoi elle lance une nouvelle complémentaire santé.

Avec douze combinaisons possibles, ce nouveau produit va permettre de prendre en charge les dépenses non-couvertes par la sécurité sociale. Par exemple, la formule « essentiel » proposée permet la prise en charge de l’orthodontie, des lentilles et des montures. En outre, des téléconsultations et une réduction de 5% des cotisations sont mises en place.

À terme, la Macif souhaiterait également développer sa couverture aux médecines douces, qui connaissent un regain d’intérêt depuis la pandémie.

 

Une IA plus éthique ? Le défis de Malakoff Humanis

Malakoff Humanis, au côté de L’Oréal, Orange France et BCG Gamma, lance Positive AI : un label destiné à rendre l’intelligence artificielle plus éthique pour les entreprises.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté de la part de l’UE de respecter les droits humains dans l’usage de l’IA. Peu d’entreprises ont développé un programme en ce sens, notamment par manque d’outils, Malakoff Humanis et ses partenaires ont donc décidé de lancer ce label.

A cette fin, les quatre entreprises ont créé un référentiel, intégrant les principes de l’IA responsable tels que définis par la commission européenne, qui servira de base pour obtenir le label Positive AI dès 2023.

 

Marché

L’AMF: transfert de portefeuille

Début novembre, l’ACPR a validé le transfert du portefeuille de contrats d’Assurances Mutuelles de France (AMF) à La Sauvegarde. L’AMF a pour activité l’assurance non-vie qui correspond aux garanties assistance des contrats commercialisés par La Sauvegarde.

L’AMF est affiliée à la SGAM Covéa, qui est actionnaire des entités d’assurance du groupe Covéa. La Sauvegarde est aussi une entité du groupe Covéa. Elle est spécialisée dans la non-vie pour particuliers et entreprises.

 

BPCE rebaptise sa filiale assurance

BPCE a officiellement annoncé le nouveau nom de sa filiale assurance 100% détenue par le groupe : BPCE Assurances. Alors que les activités d’assurance du groupe étaient jusqu’alors gérées par Natixis, la nouvelle filiale regroupe l’assurance de personnes et l’assurance non vie.

BCPE Assurances assistera les clients des réseaux Banque Populaire et Caisse d’Épargne dans la satisfaction de leurs besoins en assurance.

 

FRPS : l’ACPR octroie de nouveaux agréments

L’année 2022 touche à sa fin et l’ACPR a été particulièrement active en ce mois de novembre au sujet de la retraite supplémentaire. Elle a accordé un agrément à quatre acteurs pour la constitution d’un FRPS : Generali, Ageas France, Garance et BCPE. Ces décisions apparaissent désormais dans le Journal Officiel.

Generali bénéficie de ce cadre législatif plus réduit en obtenant l’agrément afin que Generali Retraite opère en qualité de FRPS. Sophie Vannier, directrice en charge de la protection sociale des professionnels et des petites entreprises de Generali France et DG de Generali Retraite a expliqué en quoi c’est avantageux, « notamment en investissant dans des actifs plus diversifiés et plus durables et donc potentiellement plus rémunérateurs pour les assurés“.

Pour Ageas, l’agrément FRPS d’Ageas Retraite permet la pratique des activités de retraite professionnelle supplémentaire en France. En outre, l’ACPR a approuvé le transfert d’une partie du portefeuille de contrats d’Ageas France vers Ageas Retraite.

Quant à Garance, l’agrément autorise également Garance Retraite à exercer des activités de retraite professionnelle supplémentaire dans l’Hexagone. Cela implique aussi le transfert d’une partie du portefeuille de contrats de Garance vers Garance Retraite.

Comme les assureurs sont obligés de cantonner leurs engagements retraite avant le 1er janvier 2023, les créations de FRPS se sont accélérées en cette fin d‘année. Jusqu’à présent, 17 organismes sont agréés.

En ce qui concerne BCPE, l’ACPR a validé le transfert du portefeuille de contrats de BCPE Prévoyance vers les entités BCPE Vie et BCPE Assurance. Cette opération a une valeur de 220 millions d’euros.

 

Levée de fonds pour Ramify

Pour se faire une place sur le marché des banques privées en ligne, l’assurtech Ramify a levé 3,5 millions d’euros.

Fondée depuis septembre 2021, Ramify a réalisé cette opération auprès de Newfund, son investisseur. D’autres acteurs clés tels qu’AG2R La Mondiale ainsi qu’un cercle de Business Angels étaient également autour de la table.

D’après Samy Ouardini, co-fondateur : « Cette opération va servir à consolider notre positionnement sur le marché de l’épargne et de l’investissement en ligne en France. Nous comptons recruter des chercheurs quantitatifs issus des meilleures institutions financières et ajouter un assistant fiscal digital pour permettre à l’épargnant de profiter de manière simple de l’ensemble des options de défiscalisation disponibles sur le marché ».

 

Résultats financiers

Du côté des bancassureurs, le pôle assurance de BNP Paribas a progressé et a atteint 658 millions d’euros. Le résultat net est lui aussi en hausse, atteignant 296 millions d’euros. Les activités nationales d’épargne et de protection sont à l’origine de ces résultats, ainsi que les partenariats noués avec le Brésil pour la vente de produits de protection Cardif.

Du côté d’Axa, la croissance est aussi de mise, avec un chiffre d’affaires de 78,4 milliards. La croissance des primes dommages et la branche santé ont eu un impact positif sur ce dernier. Du côté d’Axa XL, la réassurance connait une baisse de 20%.

Pour Société Générale, le résultat net de 1,5 milliards d’euros est synonyme d’une belle évolution. Les encours des produits d’assurance vie sont estimés à 130 milliards d’euros. Enfin, de part la dynamique des primes d’assurance dommages, le volet protection du bancassureur est en croissance de 2,8%.

De son côté, Crédit Agricole enregistre une baisse de son résultat net de 9,8%, pour atteindre 2 milliards d’euros. Ce dernier a été impacté par une augmentation des charges plus importante que les revenus et un coût du risque plus important.

La filiale française de l’assureur Allianz connait deux tendances. D’une part, l’encaissement des primes en dommages a augmenté de 4,5%. Le résultat opérationnel est estimé à 147 millions. D’autre part, les primes en santé/vie ont diminuées de 5,6% et le chiffre d’affaires est aussi en baisse de 2,4%, pour atteindre 8,816 milliards d’euros.

Du côté de la réassurance, Scor enregistre une hausse de 13,6% de son chiffre d’affaires, avec un montant de 14,83 milliards d’euros. Les primes non vie affichent un résultat de 7,463 milliards. Cependant, en raison des sinistres causés par l’ouragan Ian, le réassureur connait une perte de 509 millions d’euros. De ce fait, Standard & Poor’s a fait passer la note de solidité financière du groupe de AA- à A+. Scor a donc mis en place une série de mesures pour améliorer sa rentabilité.

Pour Partner Re, le bénéfice opérationnel est de 439 millions, de quoi ravir l’assureur mutualiste Covéa. Malgré que le réassureur bermudien ait été impacté par l’ouragan Ian, tout comme Scor, les dégâts ont été mieux absorbés.

 

Négociations salariales et inflation

Au vu de l’envol actuel de l’inflation, les préoccupations salariales sont au cœur de l’actualité. Voici un aperçu des mesures qui sont prises au sein des compagnies françaises.

Groupama a décidé de procéder à une augmentation générale des salaires de ses collaborateur·ice·s à hauteur de 4% pour les rémunérations fixes. C’est la première mesure de ce type depuis près de dix ans dont vont bénéficier les quelques 6 885 salarié·e·s de Groupama Gan. Cela s’appliquera pour les classes 1 à 7 (hors dirigeant). Il a également été proposé que le salaire minimum soit équivalent à 1 400 euros pour les salaires en-dessous de 35 000 euros.

Vers mi-novembre, les organisations syndicales représentatives se sont prononcées sur la proposition d’accord émise par la direction. CFDT, CFE-CGC et la CGT ont signé à l’unanimité l’accord sur les négociations annuelles obligatoires (NAO). En ce qui concerne les caisses régionales, des négociations sont encore en cours.

Du côté d’AXA France, la question de l’augmentation des salaires a fait l’objet de diverses tensions tant au siège que dans une de ses filiales. En outre, afin de rationaliser ses activités dans un contexte de marché qui se durcit, le groupe AXA a signé des plans de départs volontaires au sein d’AXA Group Operations et AXA Partners. Il y aura notamment des débrayages de prévu dans une filiale d’AXA France sur fond de revendications salariales.
Un porte-parole du groupe a déclaré auprès de l’Argus : « Nous avons pour pratique de ne pas commenter les négociations en cours. Néanmoins, le contexte actuel est bien évidemment pris en compte dans nos discussions qui viennent de reprendre comme prévu le 17/11 après les élections professionnelles ». D’après les Echos, il s’agirait d’une combinaison d’augmentations collectives (cadres 1,7% et employé·e·s 2,7%) et individuelles qui reviendrait au total à une hausse de 5 % dès janvier 2023 (la première proposition s’élevait à 4,2%).
Au vu de l’inflation qui a dépassé la barre des 6%, les organisations syndicales estiment ces mesures insuffisantes. Selon Philippe Surbled de la CFE-CGC, « La direction nous a clairement dit qu’elle souhaitait parvenir à un accord », précise Philippe Surbled, ajoutant que si cette base de 4,2% était maintenue, « aucune organisation ne serait signataire ». La première organisation syndicale représentative d’AXA France réclame un « partage de valeur clair ».

Quant aux deux groupes de protection sociale, Malakoff Humanis et Klesia, ils se mobilisent sur les régimes conventionnels santé et prévoyance. Ces deux compagnies couvrent la majorité des entreprises HCR ( Hôtels, Cafés, Restaurants) et ont convenu de geler la cotisation du régime frais de santé dès le 1er janvier 2023. Ces groupes ont également décidé de soutenir les travailleurs plus fragiles de la branche HCR (rente invalidité inférieure à 650 euros par mois) en leur attribuant une aide financière exceptionnelle sous forme de « chèque inflation » de 500 euros.

 

 

Sources :

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